Caroline Montagnani récompensée par le prix "Chercheurs(se)s d'avenir" de la Région Languedoc Roussillon
La Région Languedoc-Roussillon a lancé en 2009 et 2011, deux appels à projets "Chercheur(se)s d'avenir" qui ont permis de soutenir les projets portés par des chercheur(se)s du Languedoc-Roussillon. En 2013, la Région a mis en place un troisième appel à projets "Chercheur(se)s d'avenir" dont l'objectif est de soutenir des projets de recherche d'excellence, portés par de jeunes chercheur(se), tout en mettant l'accent sur les projets qui démontrent une capacité de développement économique ou social pour le Languedoc-Roussillon.
101 candidatures ont été déposées. À l'issue d'un rigoureux processus de sélection, 19 chercheur(se)s sont lauréat(e)s : 7 en biologie-santé, 5 en chimie, 2 en agro-environnement, 2 en eau et 3 en mathématiques-informatique-physique-systèmes.
Dotés d'une aide régionale, ils pourront réaliser leur projet de recherche sur trois ans et faire émerger de nouvelles perspectives de développement en région, à travers des partenariats industriels ou des créations d'entreprises qui favoriseront le développement économique ou social du Languedoc-Roussillon.
Caroline Montagnani est une des 2 lauréates 2013 en agro-environnement.
Elle est cadre de recherche à l'Ifremer, au Laboratoire Ecosym (écologie des systèmes marins côtiers) / (UMR 5119 Universités Montpellier 1 et 2 / CNRS / IRD / Ifremer)
Quel est votre parcours ?
Je suis diplômée d’un doctorat de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) portant sur la réponse immunitaire chez l’huître, j’ai ensuite poursuivi mes recherches en Australie puis en Polynésie française avant de rejoindre le laboratoire Ecosym de Montpellier.
Mes recherches sont centrées autours de la physiologie des organismes marins, à l’origine de ma motivation pour ce métier synonyme de découverte, d’échanges et source d’innovations.
Quel est votre projet ?
Les naissains d'huître Crassostrea gigas connaissent depuis 2008 des épisodes de mortalités massives associées à la présence d'un virus de type herpès appelé OsHV-1 μvar, menaçant la filière ostréicole française. Des résultats récemment obtenus dans notre laboratoire ont cependant montré, pour la première fois, qu’il est possible d’induire un phénomène de protection immunitaire chez l'huître leur permettant de lutter contre cette infection.
Le projet Provigas (PROtection antiVIrale de l’huître creuse Crassostrea giGAS) propose donc d’étudier le potentiel du phénomène de protection antivirale mis en évidence et d’en tester son application dans des conditions de mortalités en milieu naturel afin d’explorer des solutions encore inexploitées de sortie de crise pour la filière ostréicole.
Quel est l'impact socio-économique de votre projet ?
Les huîtres cultivées dans les lagunes méditerranéennes, soit 8,5 % de la production nationale, ont été sévèrement touchées depuis 2008 (85 % de mortalité sur le naissain). Pour cette seule année, la perte financière pour les entreprises conchylicoles en Languedoc-Roussillon a été estimée à près de 8 M€, représentant donc une menace très sérieuse pour la filière méditerranéenne.
Le projet Provigas permettra sous l’impulsion de la Région de développer un programme de recherche novateur d’intérêt pour la filière locale qui pourra s’appliquer à l’ensemble de la filière française et aura une portée internationale (crise maintenant étendue à tous les pays producteurs). La volonté de ce projet est de favoriser les rapprochements entre scientifiques et professionnels de l’ostréiculture afin de développer les transferts de connaissances, indispensables à l’innovation. Dans ce but, il fera intervenir un riche partenariat local avec des collaborations entre EPST (Universités de Montpellier et de Perpignan, CNRS), EPIC (Ifremer), associations (Cepralmar) et organismes professionnels (CRCM).